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NOUVELLE CERTIFICATION DPE ET MONTÉE EN COMPÉTENCE : PAROLES DE DIAGNOSTIQUEURS CREUSOIS

Les commentaires recueillis à l’occasion de notre dernier sondage confirment que les diagnostiqueurs au sein du département de la creuse sont partagés entre les apports du futur régime de certification DPE et ses conditions de mise en œuvre. Celles-ci ne marquant pas une rupture profonde avec le modèle actuel, ils s’inquiètent des coûts engendrés sans être totalement convaincus de l’efficacité d’un tel renforcement.

Formation initiale : du mieux, mais…

« Il y a besoin d’un soutien pour les nouveaux certifiés ! » : à une large majorité, les diagnostiqueurs interrogés approuvent le renforcement de la formation initiale, mais beaucoup jugent que le temps consacré au terrain reste insuffisant, sans toutefois s’accorder sur le format idéal : « 5 jours minimum de formation terrain accompagnée par un tuteur », « un mois de pratique terrain » ou encore « une période de stage de 3 mois minimum avant de s’installer » …

Beaucoup d’entre vous insistent également sur la nécessité que les prérequis en matière de techniques du bâtiment soient à minima correctement appliqués, voire renforcés, que la qualité des formations soit améliorée et que la difficulté des examens de certification soit augmentée. Pour y parvenir, certains plaident pour un véritable diplôme : « Si l’on veut que la filière monte en compétence et que la profession soit respectée, il faut une formation tel qu’un BTS ou un IUT. Formation continue ou en alternance. 2 ans de formation me parait un indispensable à notre métier si nous sommes le centre des enjeux de santé publique et environnementaux ».

Les OC et les OF seront-ils à la hauteur des enjeux ?

Les organismes de formation et de certification sont d’ailleurs dans le viseur d’une partie des sondés. Petit florilège : « Ce sont les organismes de formation et de certification qu’il faut faire monter en compétences. Si les contrôles sont faits par des gens qui n’ont pas le niveau technique mais simplement un niveau administratif, cela ne résoudra jamais rien aux problèmes du DPE » ; « savoir qu’en 2050 les émissions de GES devront avoir baissé de tant de % ne font pas qu’un ODI sait réaliser un DPE en sortie de formation. Qu’on nous apprenne plutôt à quel endroit mesurer une fenêtre ou une porte, comment traiter les chiens-assis, etc. » ; « Le in situ durant la formation se faisait avant que cela ne passe en distanciel. C’était une plus-value. Une formation sans terrain n’avait pas de crédibilité. C’est la course à l’OF le moins cher qui a mis à mal les formations en les réduisant à un bidule sous PDF. OF et OC étant de mèche (certains ont les mêmes propriétaires-actionnaires…), les certifications sont devenues des validations minables de ces formations tout aussi minables, entrainant évidemment un niveau minable sauf pour ceux qui, curieux, vont un peu plus loin que l’arrêté compétence » ; « Tant que des organismes de formation vendront le diagnostic pour nouvel Eldorado et que des gens, non issus du bâtiment, avec trois mois de formation et les certifications en poche, pourront arriver sur le marché, ce sera la merde. Que ce soit pour le DPE, comme pour les autres diagnostics. Je suis des fois en judiciaire, avec des diagnostiqueurs qui n’ont jamais vu de termites mais qui font des diagnostics quand même. Quant aux jours de terrain, oui, pourquoi pas, mais SURTOUT pas avec un centre de formation. Obligation de faire la formation dans un centre, et le terrain dans un autre qui n’a aucun lien d’intérêt avec le premier. Selon mon regard d’expert judiciaire, le niveau est en train de baisser, d’une manière générale ».

Un cycle de certification plus coûteux, mais pour quels bénéfices ?

Seulement un diagnostiqueur sur deux estime que l’augmentation du nombre de jours de formation continue est bénéfique. « Il était nécessaire de renforcer le niveau de compétence des techniciens, mon expérience m’a appris qu’à chaque formation ou échange, je consolidais ma connaissance du métier », explique l’un d’entre eux. Cependant, l’augmentation des coûts engendrés par le renforcement de la formation continue et surtout des CSO inquiète nombre d’entre vous : « un dispositif allégé pourrait être mis en place pour ceux qui ne font pas l’objet d’écarts lors des opérations de surveillance précédentes. La lourdeur financière (incluant les coûts directs et indirects) du dispositif ne sera pas supportable pour les indépendants ».

L’augmentation du nombre de CSO, rejetée par plus de 82% des sondés, focalise plus particulièrement l’attention. Aux yeux de certains, il ne s’agit que « d’une surveillance supplémentaire et non une montée en compétence » avec des impacts financiers lourds pour une efficacité qui reste à démontrer : « Les contrôles sur ouvrage sont une perte de temps, engagent un effort financier important, et une logistique difficile à mettre en œuvre, surtout pour les petits cabinets (absence de marché à commande, délai d’intervention souvent courts, difficile d’organiser un rdv avec les auditeurs sur un seul rdv) ». « Un contrôle des DPE par l’IA ou des algorithmes de la base Ademe aurait été moins couteux et plus performant », estime l’un d’entre vous.

Fondateur, Bureau Habtalan